On se retrouve aujourd’hui autour d’un sujet encore une fois beaucoup trop peu abordé dans notre société. En ayant moi-même souffert et ayant également été assez peu prise au sérieux et en charge par le corps médical, j’avais vraiment à cœur de vous en parler. Aujourd’hui on parle du vaginisme ! Et croyez moi, il y a des choses à dire.
Pourquoi ce sujet ? C’est un sujet dont on entend très peu parler sur les réseaux sociaux, dans notre société ou encore dans le milieu de la santé. Il y a très peu d’informations sur ce thème ou alors celles-ci ne sont pas accessibles au grand public. Via ce blog, j’ai à cœur de partager certaines informations autour de sujets dits tabous et d’éviter parfois de la culpabilisation, une errance médicale ou un mal-être constant qui n’a pas lieu d’être.
Le vaginisme qu’est-ce que c’est : si l’on veut une définition littérale, le vaginisme ce sont des contractions spasmodiques des muscles constricteurs du vagin, qui peut se produire au cours d’un rapport sexuel. Si l’on veut une définition plus simple et à mon sens plus représentative : Le vaginisme est l’impossibilité momentanée ou non de pratiquer la pénétration. Pas seulement de la pénétration par un organe génital mais toute pénétration ( objets, doigts, tampons etc ). La consultation par un gynécologue peut être aussi impossible pour les mêmes raisons. On distingue deux types de vaginisme, le primaire et le secondaire.
- Le vaginisme primaire : le vaginisme est primaire si la pénétration s’est avérée impossible ou difficile depuis toujours. La forme primaire représente la forme la plus fréquente de vaginisme. Il apparaît au début de la vie sexuelle de la femme. La femme est donc souvent vierge.
- Le vaginisme secondaire : le vaginisme est secondaire s’il apparaît après une vie sexuelle satisfaisante et sans problème particulier.
On peut aussi distinguer les vaginismes selon leur étendue : Le vaginisme est dit « global » lorsqu’il se produit dans toutes les situations et avec tout objet : quel que soit le partenaire, quel que soit la tentative de pénétration (examen gynécologique, tampon, rapport sexuel…). Le vaginisme est dit « situationnel » lorsqu’il ne se produit que dans certaines situations, par exemple avec un partenaire mais pas d’autres, ou lors de rapports sexuels mais pas avec des tampons ni lors d’examens pelviens, ou vice versa. Le vaginisme ne rend donc pas toujours toute pénétration impossible.
Pourquoi en souffre-t-on ? Et bien.. comme presque pour l’ensemble des sujets relatifs à la sexualité il n’y a pas de cause unique. Le vaginisme peut toucher tout le monde, à n’importe quel moment de la vie et pendant une période plus ou moins longue. Cela peut durer le temps d’un rapport sans que l’on sache trop pourquoi, dix jours, des mois, des années. Il n’y a pas de règle car ce n’est pas une » maladie » mais une peur psychologique ( moins de 1 % des cas sont dus à un réel problème physique moteur qui est en général très vite repéré lors d’une consultation ).
La plupart du temps, la cause est psychologique. Il ne faut pas forcément avoir vécu un traumatisme physique ( même si on retrouve souvent des cas de vaginisme après une agression sexuelle, un rapport douloureux, un accouchement ect ). Le vaginisme peut survenir sans cause » flagrante « , vous me permettrez le parallèle avec la panne chez l’homme. C’est un peu le même combat, stress, problème au boulot, problème dans le couple, baisse de libido, peurs. On retrouve souvent les mêmes » facteurs déclencheurs » chez les patientes, à savoir :
- La non connaissance / intégration du vagin dans le schéma corporel ( souvent à l’adolescence avant le premier rapport ou plus tard si il n’y a pas vraiment eu » d’éducation sexuelle « ) avec une peur d’un vagin trop petit, une peur de la déchirure ou de la douleur.
- Le stress qu’il soit dans le quotidien ou en rapport avec la sexualité.
- Un traumatisme physique ou psychologique
- La grossesse
- La dysparéunie ( douleurs pendant les rapports sexuels ).
Peut-t-on en guérir ? Guérir … le terme est mal choisi, ce n’est pas une maladie mais un processus psychophysiologique. Est-ce qu’on peut s’en sortir ? BIEN SUR QUE OUI ! Mais il n’ y a pas de remède miracle, certaines choses vont marcher pour certaines femmes, d’autres non. On conseille bien sûr dans un premier temps une consultation chez une sage femme ou un/une gynécologue pour écarter le problème physique et parler du problème. La prise en charge psychologique est tout autant importante, en prendre conscience et en parler et tout aussi important. Si vous n’avez pas envie d’en parler en thérapie par exemple, vous pouvez le faire tout aussi bien avec une amie ou quelqu’un de confiance. Pour aider pendant cette période on conseille :
- D’éviter la pénétration ou les tentatives de pénétration si ce n’est pour vous traumatiser encore plus aucun intérêt. Il faut de préférence y aller étape par étape.
- Vérifiez par vous-même que rien ne gêne la pénétration en regardant votre vulve avec un petit miroir ou mettez un doigt dans votre vagin pour voir si les parois sont souples, si les muscles sont décontractés. S’ils sont contractés, essayez de les détendre.
- L’utilisation des dilatateurs solos quand cela est possible ( souvent en complément d’un travail psychologique ).
- La prise en charge thérapeutique, c’est parfois tout bêtement un blocage pour x raison et dont on n’a pas forcément conscience. Mettre le doigt dessus c’est finalement presque aussi important afin de trouver la source du problème.
- Le traitement par botox ( oui vous avez bien lu ), cette méthode est utilisé pour les cas vraiment lourds ou lorsque l’on ne trouve pas d’autres solutions. Injectée dans les muscles pubo-rectaux, la toxine botulique va réduire ou mettre fin à la contraction musculaire. Elle rend alors possible la pénétration vaginale et non douloureuse.
Ma propre expérience :
J’ai hésité à ajouter ce paragraphe dans mon article, parler de sa propre expérience n’est pas toujours simple, j’ai eu peur non pas de me sentir juger mais de dévoiler une part de mon intimité. En y réfléchissant, j’aurais aimé avoir quelqu’un dans mon entourage qui me parle de sa propre expérience quand j’ai été face à cette situation. Si mon parcours peut aider, autant le partager. J’ai souffert de vaginisme pendant une petite année plus jeune, autour de mes 20 ans, après un examen médical qui ne s’est pas bien passé ( j’en reparlais surement dans un article sur les violences gynécologiques ). Ce petit traumatisme à entraîné une peur irrationnelle de la pénétration pendant quelques mois. J’avais déjà un terrain psychologique favorable ( violence gynéco, impossibilité de mettre des tampons plus jeune, relation homosexuelle pendant quelques mois etc ). Sans rentrer dans les détails, une fois que l’on a décelé le problème, que l’on explique notre état à conjoint ou nos partenaires, que l’on ne se force pas, on s’en sort à force de patience et surtout de temps. Pour ma part je n’ai pas su trouver d’écoute auprès du personnel médical mais le sujet se libère petit à petit donc il ne faut pas hésiter à en parler. Je n’en ai plus souffert par la suite en huit ans, il faut je pense passer la phase de l’acceptation de la situation pour aller mieux et surtout comprendre notamment que la vie sexuelle ne se résume pas à la pénétration, peu importe le couple ou le partenaire avec qui vous êtes.
J’espère que cet article vous aura intéressé, qu’il pourra peut-être aider certaines d’entre vous à mettre un nom sur un mal-être, à en parler autour de vous, à aider une amie ou juste à avoir découvert l’existence de ce type de blocage. N’hésitez pas à me faire un retour par ici ou sur les réseaux sociaux et surtout à le partager si vous aimez mon travail sur le sujet.